lundi 11 décembre 2006

Dehors, on joue au foot.



Dehors, on joue au foot.
Au travers de la grille, protégeant la fenêtre du bureau du conseiller principal d’éducation, se profile une lucarne à l’intérieur de laquelle un gosse se suspend à la barre horizontale : c’est le gardien.
Moi aussi je suis le gardien, je garde sacs et blousons, l’argent des élèves quelquefois.
C’est plus un bureau, c’est une consigne !
Actuellement, je suis dans ce bureau, fermé par une porte : « Ah, quel soulagement !»
- « Nique ta mère ! »
- « allez, merci, j’y vais ! »
Ces phrases proviennent de la fenêtre ouverte, les joueurs sont acharnés… après leur mère.
Derrière cette porte, c’est le bureau des pions : Un hall de gare avec un comptoir en bois, une chaise et une table derrière le comptoir, deux fauteuils et un relax devant.
- « Farouk ! », tiens, ça m’rappelle étrangement quelque chose… un gosse de la résidence, un p’tit con.
Ca doit faire une grosse demi-heure que je suis dans ce bureau, seul.
- « Ta mère ! Ton père ! Ta famille ! » Ces douces paroles s’élancent telles des verges molles contre la grille de la fenêtre grande ouverte.
Pour l’instant on ne me dit rien. Entre pions et appelés du contingent, le courant circule.
J’ai comme l’impression d’avoir été parachuté « Va niquer ta mère ! » là, sans raisons valables.
Je viens de dire à Naïma, la surveillante, que deux autres appelés du contingent allaient arriver.
Elle a répondu qu’il y avait de quoi faire ! Peut-être voulait-elle dire qu’il y avait des crayons à tailler, des timbres à coller, des élèves à tondre, d’autres à regarder ou que sais-je encore ?
La salle de permanence est accolée au bureau du conseiller principal d’éducation, par conséquent, les élèves traversent le dit bureau pour entrer et sortir de permanence : transit = foutoir.
Appel téléphonique de madame Le Corre du collège Vieux Port :
- « Attention ! Ca va sonner dans trente secondes et des élèves étrangers à l’établissement essaient de rentrer. Il faudrait un surveillant dans chaque cour. »
Je me précipite hors du bureau, je trouve les autres surveillants.
Madame Le Corre est le principal adjoint.
Elle surveille l’entrée du portail, aidée de surveillants.
Personnellement, je suis inutile, je ne suis pas en mesure de discerner les élèves inscrits dans l‘établissement des autres. Je vais donc m’occuper de ranger les élèves dans la cour lorsque retentira la deuxième sonnerie.
C’est alors, que survient une dame.
Son fils ne pourra pas effectuer la retenue qu’on lui a infligé le vendredi matin car il doit conduire sa petite sœur à la maternelle ; aussi, désire-t-elle que son fils fasse sa colle le vendredi après-midi.
Elle cherche le conseiller principal d’éducation, il n’est pas là.
Je lui propose de contacter l’autre CPE, celui de l’annexe du collège, celui de Lecas.
Sur ce arrive Michel, le CPE recherché.
La dame est pressée. Sur ces entre faits entre dans le bureau des surveillants le père d’une élève, accompagné de son petit garçon. Il vient chercher sa fille pour l’emmener faire des examens médicaux.
- « Tu sais, on les a faits en Algérie, et là on les a pas. Ici, c’est mieux qu’en Algérie, là-bas, tu sors comme tu veux. »
Je branche ce père de famille avec Sylvain, un militaire, puis avec Michel.


2 commentaires:

Anonyme a dit…

coucou la Francine !

Anonyme a dit…

je te retrouve la dans un style d`ecriture completement different...