jeudi 19 avril 2007

La promenade des Lombards


Sur la promenade des Lombards nous cheminions. Pas plus haut que tes genoux, je te suivais. Nous allions l’amble, le long du sentier sinueux,
bordé par les vagues bleues. Nous marchions en devisant du pourquoi, du comment.
La falaise nous toisait de sa puissance impérieuse et je te donnais la main dans la mort du matin.
C’est drôle ! Je ne me souviens que des jours frileux où tu portais ton blouson fourré et ton éternelle casquette. Moi, je devais certainement être emmitouflé jusqu’aux oreilles, croulant sous la chaleur d’un bonnet ou d’une cagoule.
La promenade des Lombards… En évoquant ce lieu, je ne pense ni à l’histoire ni à la ville de Cassis, mais je nous revois tous les deux, main dans la main, arriver jusqu’au blockhaus où tu me racontais des histoires de guerre et de fureur.








Ce soir, tu m’as appelé. Qui sait à quoi tu pensais ?
Chaque nuit qui passe assombrit les lueurs de ta vie.
Nous n’irons plus aux Lombards, à moins de fermer les paupières et de cheminer doucement, plus haut que la falaise, plus haut que la falaise.
La promenade des Lombards se poursuit peut-être là haut, au milieu des nuages, au dessus des eaux ?
S’il en était ainsi, ce serait alors toi qui me donnerais la main, et nous parlerions en silence, de toi, de toi ; tu m’apprendrais l’argot et il ferait beau.





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