mercredi 4 juillet 2007

Visita del Duomo di Modena





Août 1996, voyage de noces en Emilie-Romagne.
Un pied à terre chez Flò à Modène, puis Bologne, Mantoue, Ferrare, Ravenne…

Modena

Visita del Duomo con Flò e Antonio.

Des lions, des lions, encore des lions, la puissance de l’Eglise est partout, dentro, fuori, i leoni minacciosi schiacciano il maligno, gros serpents, dragoncini symbolisent la malvagità du Diable.




Sous leurs griffes puissantes, les lions écclésiatiques les terrassent en un rugissement eccheggiante.
Il est tard, les grandes portes se referment, l’obscurité noircit les statues grimaçantes, les pas du gardien du Dôme claquent sur le sol poli ; encore quelques minutes pour descendre les quelques marches qui portent aux reliques de Sant’Agostino, un tour de tombeau et nous revoilà, ressortant de la cappellina, le portail noir en fer forgé vrille et tourniole en un imbroglio d’arabesques ciselées, nous gravissons les mêmes marches sous l’œil pressé du gardien.
- « Buona sera »
- « Buona sera. »
Nous entrons par l’entrée latérale, une alcôve se voûte à notre arrivée, sur l’arcade, des visages pierreux nous observent. Leurs traits, émoussées par les pluies et les vents séculaires, ont forci leur visage : Comme les hommes de chair, ils vieillissent.
Sur le mur droit, une fresque dorée, en relief, représente des Saints.
Il me semble reconnaître la patine bizantine, affresco a cassettoni, une pyramide de petites niches cintrées qui accueillent chacune un saint homme richement vêtu, resplidissant de brocards et d’or, auréolé d’un cercle d’or.
L’ensemble éclaire le sombre édifice, trésor prestigieux.
Nous sortons par l’entrée principale, les derniers rayons du jour brûlent nos paupières.
C’est alors que Maître Antonio, sur ses baskets perché, nous tînt à peu près ce langage :
- « Questi due possenti leoni che custodiscono l’entrata della chiesa la proteggono dalle insidie del diavolo. »

Sur cette même façade, on peut voir des scènes de la Génèse, la creazione di Adamo e di Eva e poi il momento in cui furono cacciati dal paradiso.




Des vilains supportent des charges écrasantes, ils courbent l’échine, leurs jambes ploient, sur leur dos s’amoncellent hommes et objets sacrés.
Le Moyen-Age avilissait et ravalait les vilains au dernier rang de l’humanité, à la charnière du règne animal.
Tout cela se lit sur la façade du Dôme.
Enfin, nous tournons sur notre gauche et nous voilà rendus sur Piazza Grande, quelques scènes de la vie quotidienne et de la vie de San Germiniano.




Su Piazza Grande un’infinità di sedie : Sipario in Piazza.
Di fronte ai leoni si trova il campanile della Ghirlandina, une mini tour de Pise. Le sol s’affaisse, les monuments italiens ploient comme le roseau sous l’effet du vent.
Per quanti secoli ancora rimarranno radicati nel suolo materno ?



Dopo il nostro giro incontrammo Stefano, l’uomo delle parentesi… Carpi, capoluogo di provincia … 80000 abitanti… alle due di sera su dieci uomini che sono in piedi, due si alzano per bere o mangiare, due vanno a fare la pipi e gli altri sei tornano a casa, Carpi, capoluogo dell’adulterio.
( Après notre promenade, nous rencontrâmes Stefano, l’homme des parenthèses… Carpi, chef lieu de province… 80000 habitants… à deux heures du matin, sur dix hommes qui sont debouts, deux se lèvent pour boire où manger, deux vont faire pipi et les six autres rentrent à la maison, Carpi, chef lieu de l’adultère.)

Alors que nous faisons la connaissance de Stefano, d’habiles artisans repavent les rues modenesi ; un tabouret, reposant sur un seul pied central, qui pivote au gré de leurs inclinaisons, soulage leurs efforts.
Quel doux bruit qu’un martellement irrégulier semblable à des pas de chevaux ; ces pavés reposent sur la terre battue, ils sont disposés en rangées, derrière chaque artisan et, au loin, un gros tas de pavés au milieu de la rue.
Ces hommes sont des artistes, ils dessinent des motifs arrondis sur le sol, des demies-lunes, des courbes harmonieuses qui embellissent la città estense.

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