Comme devant, sa voix grave tonne à nos oreilles.
Quelques œillades profondes, un rire qui se trémousse, rien n’a changé, tout est retrouvé, le fleuve Léthée s’est tari, notre ami a resurgi.
Cassis nous a accueillis comme ses enfants, de chaudes journées où la mer est claire, suivies de tièdes soirées où les braisent s’attisent.
Qu’elles furent douces ces soirées ! Le brasier, une fois éteint, les cordes vibraient sous les doigts de l’artiste, les voix caressaient la nuit veloutée, les regards se gonflaient d’amour : le brasier n’était pas mort, il brûlait toujours.
Celui qui, à présent, aligne ces courbes bleues sur ce papier, écoute le vent mugir ses adieux, il a vu la pluie ensevelir les amoureux, il connaît le cri des cœurs qui saignent par les yeux.
En silence, il écrit, dans « cette chambre noire », le vague à l ‘âme l’inonde peu à peu.
La biche dort «dans cette chambre noire », elle «a fermé les verrous » du désespoir.
Le vent, dehors, sèche les pleurs de l’intérieur.
Le félin, lui, sommeille, la tête appuyée contre la vitre mouillée, bercé par son voyage, il s’éloigne…
Leur ventre se noue, leur gorge se serre, des spasmes engendrent le frisson, la vie c’est trop con !
Demain il fera beau, nous partirons tous les trois. Mon amour, toi, tu es là, nous brûlons du même bois, mais lorsque ma sœur sanglote, j’ai froid. Je voudrais pouvoir la réchauffer, lui rendre sa joie.
Bientôt, comme le disait Schopenhauer, nous lirons à nouveau le livre dans l’ordre établi, la page deux, puis la page trois, le désordre était parfait, pourquoi ne dure-t-il pas ?
L’adieu de la biche
Mon âme sombre dans la clarté de nos chimères
Un dernier signe de ta part, puis, « au revoir »
Lors, les wagons s’engouffrent dans les entrailles du pays
Un dernier souffle de mon cœur tandis que les flots de larmes saignent sur les pierres glacées par la rébellion du ciel.
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