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Embuscade à Saint-Benoît

Noircie par le crayon du soir, la montagne s’alourdit, les arbres s’étirent dans le ciel sans lueur, les racines s’endorment dans la terre brune, les troncs se décorsettent pour s’habiller de nuit, les feuilles s’abandonnent à la caresse du vent.
Nous marchons déjà depuis la tombée du soleil, Filou nous guide dans la pénombre des bois, ses pattes s’enfoncent mollement dans le tapis feuillu, alors que nos pas écrasent le peuple noctambule des sous-bois.
Soudain, ses yeux verts se tournent vers nous et luisent ardemment, la queue en point d’interrogation, il se met aussitôt dans la posture du chien d ‘arrêt.
Silence de deuil, le sentier est jonché de branches enchevêtrées, Filou a flairé l’embuscade ; encore un coup des brigands de Saint-Benoît, la vieille se poste à la lisière d’un bois et son mari, de sa voix d’apocalypse, fait pleuvoir glands et branchages sur les pauvres hères de notre espèce.
Comme nous connaissons leur stratagème, nous quittons le sentier et courrons nous enfouir dans le bois ; nous contournons la vieille et allons nous abriter sous un rocher voûté.
A peine à l’abri, retentit la voix de Calzato, le ciel se déchire, tremblement de ramée, pluie de projectiles végétaux ; nous sommes sauvés mais Filou a l’air inquiet, les oreilles dressées, il guette.
Son inquiétude est justifiée, la vieille patrouille dans le bois accompagnée de Zoulou, la bestiole hurlante.
Cela fait déjà trois jours que nous sommes sans nouvelles de Youri, nous pensons qu’il s’est infiltré au sein des brigands pour déjouer leurs viles embuscades.
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