dimanche 10 décembre 2006

Epitaphe



Ci-gît Georges Lafforgue : fils, frère, mari, oncle, frère, beau-frère, grand-père mais, au désespoir de son petit fils, pas encore … arrière grand-père.
Pourtant, les années étaient là en abondance, presque innombrables.
Quatre-vingt douze années de lumière !
Quatre générations de vingt ans et un vieux whisky de douze ans d’âge !
Lorsque je mis le nez dehors, mon grand père «venait d’avoir dix huit ans » … et un demi siècle.
Sa vie, depuis longtemps déjà, tournait au ralenti, accrochée à ses jeunes années comme de vieux souvenirs à dire et à redire.
Il y avait belle lurette que la truelle avait rejoint le ciel !
Seules quelques photographies m’ont fait savoir, qu’un jour, lui aussi, avait joui de la vie comme on chante de refrains ; jeune, il avait été, vigoureux et blagueur, séduisant et distingué.
Ma grand-mère, durant toute sa vie d’épouse, l’aura aimé comme la lune aime le soleil.
Sur la fin de ses heurs, nourrice elle se fit, son mari devint son petit, son enfant malade qui appelait « maman !» souvent, qui appelait « Jacqueline » en mourant.
Il n’en finit pas de mourir ; jusqu’à ce que survienne la caresse de la nuit…
Seul son humour lui survécut et il résonne, encore aujourd’hui au tréfonds de sa descendance dont je fais partie.

« Pépé, ton rire torrent, ta voix rocaille et tes yeux de saule, qui pleurent de rire et de douleur, suivant les saisons du ciel, suivant les saisons de ton cœur, seront des paysages figés dans nos mémoires où nous viendrons souvent te retrouver ; »

A bientôt, sous d’autres cieux que j’espère plus radieux…

Ton petit fils, Laurent.






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