dimanche 10 décembre 2006

La mort m'a parlé ce matin



La mort m’a parlé ce matin, pépé m’a appelé : « Maren », « bonjour Maren, qui c’est ça ? »
Sa voix était grave et monocorde, une voix d’outre tombe, inconnue des vivants.
La mort n’a pas qu’une faux, elle a aussi une voix.
La mort vit dans le corps des mourants, elle les gangrène, puis vomit outrageusement, par les pores détendus, ses reflets verdâtres ; alors, elle fait résonner sa lourde cloche dans les bouches béantes.
La mort n’est pas seulement ce visage céreux, figé dans la pénombre.
Elle travaille, elle mange, elle ronge, elle vit.
Lorsque le moribond est mort, c’est qu’elle digère; triomphante, elle s’exhibe aux yeux des vivants, et ce n’est qu’après, lorsque le mort disparaît, qu’elle part, elle aussi, vers d’autres vies.








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